► Résumé :

Dans les années 1850, les recherches pré et protohistoriques en Algérie se sont développées. Dépendante pour des raisons scientifiques et idéologiques de la préhistoire française, cette recherche s'est appuyée sur des analogies entre les documents archéologiques européens et maghrébins. Les savants qui avaient étudié les soi-disant monuments celtiques en Algérie avaient l'intention de prouver que les Celtes habitaient autrefois l'Afrique du Nord. Après 1868, date à laquelle les mégalithes maghrébins sont attribués aux Berbères, le discours, quoique mouvant, reste dominé par la question de l'attribution ethnique et de l'origine européenne des monuments. En ce qui concerne la période paléolithique, les chercheurs ont tenté sans succès de découvrir en Algérie les phases successives de développement que G. de Mortillet avait identifiées en France. Au cours des dernières années du XIXe siècle, cet échec alimente le débat sur le synchronisme, une théorie basée sur des analogies portant sur des similitudes morphologiques. Parallèlement à l'archéologie préhistorique, la paléoanthropologie, gênée par le manque de matériel, a élaboré des spéculations basées sur des sources européennes et dominées par une interprétation ethnique des données archéologiques et historiques. Néanmoins, cette recherche a fourni des informations pour les révisions méthodologiques opérées dans cette discipline au début du XXe siècle.