BRODERIE

La robe Berbère brodée de couleurs vives et chatoyantes égaillent et fait briller la femme de mille feux. Cette robe ancestrale a su traverser les âges, elle a d’ailleurs inspiré un grand nombre d’artistes, de poètes ou de peintres.

La robe Berbère est marquée par une utilisation de beaucoup de dentelles, de couleurs et la forme du corset est ronde. Cela est spécifique à cette robe.

Aujourd’hui, la robe Berbère retrouve un nouveau souffle, elle s’ouvre au monde et ses artisans n’hésitent plus à s’inspirer d’autres créations. Elle devient plus légère, ses broderies sont de plus en plus fines. Mais cette nouvelle version n’est pas prête de détrôner la robe traditionnelle qui reste le must dans les mariages. D’ailleurs, les femmes de toutes les régions du pays n’hésitent plus à se procurer une robe Berbère pour la constitution de leur trousseau.

La blousa est la robe traditionnelle emblématique. Originaire de l'Ouest, la blousa mansouria se caractérise par un col imposant, ouvert et brodé de perles, de pierres et de sequins.

Sa broderie requiert tant de précision et de dextérité, avec une fusion entre le savoir-faire ancestral et les tendances de la mode actuelle, pour créer des chefs-d’œuvre faits d’un brassage savamment dosé d’élégance, de créativité et de raffinement.

La confection de la Blouza peut nécessiter en effet entre six semaines à six mois, et ce en fonction des matériaux et des techniques utilisées dont notamment L’fetla, Soutage ou encore L’Mejboud, notant que cet habit offre au final une tenue traditionnelle qui puise dans les multiples facettes du patrimoine.

C’est la période ou le “khaftane” d’origine persane est introduit dans l’Orient musulman, plébiscité par les califes abbassides, puis par les Omeyyades, dont l’empire s’étend alors de l’Indus à la péninsule ibérique, de Damas à Cordoue, transmettant ainsi les goûts orientaux au cœur des cours andalouses. Il se retrouve au gré des caravanes commerciales, réinterprété selon les influences perses, mongholes, vénitiennes, ottomanes, slaves ou andalouses.

Trois siècles de présence ottomane ou byzantine expliquent certaines influences sur les caftans algériens. Ainsi, en Algérie, un caftan est une veste à ornements sans manches, portée principalement lors des cérémonies de mariage, dont les broderies évoquent les traditions ottomanes que l’on retrouve encore aujourd’hui distillées sur divers créations.

La Fetla, une broderie locale, typiquement algérienne. Cet "art unique", dont on rejete la thèse la provenance de la Fetla venue d'ailleurs (Turquie, Andalousie). Selon, cet art est né en Algérie, à Annaba plus précisément. La plus vieille pièce qu'on détient date de 1896, représentant une Gandoura appartenant à nos ancêtres en est une preuve.

On estime, néanmoins que cette broderie, a existé bien avant cette date, la situant aux alentours du 16e siècle. Ce sont des familles juives d'Algérie qui détenaient les secrets de cet art.

La pratique actuelle se rapproche à peine des techniques originelles de cette broderie puisque le principe de base des dessins originels n'est pas respecté.

"Le principe de base est de trouer le velours une seule fois, de broder à l'infini avec un même fil avant de revenir au point de départ". Un projet d'ouverture d'un centre de formation de Fetla, avec une capacité d'accueil de 100 à 120 places, est en cours d'élaboration, en collaboration avec la wilaya de Tarf.

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Le Karakou se compose d’une veste brodée de fils d’or réalisée jadis par des artisans orfèvres. Le travail se fait suivant deux techniques de broderie ancestrales, à savoir : le Medjboud et la Fetla.

Notez que cet habit a connu de nombreux changements au fil des siècles. Se conformant ainsi aux inspirations et influences culturelles dont l’ottomane, berbéro-andalouse ou encore européenne après la colonisation.

De nos jours, l’appellation Karakou tend à désigner uniquement la veste que les jeunes filles n’hésitent plus à associer à un pantalon ou une jupe occidentale.

La broderie traditionnelle, un des métiers anciens dans notre pays, malgré la menace de l'apport des nouvelles technologies des métiers à tisser, il a su garder son originalité en matière de design.

Ce métier, qui ne cesse de se développer grâce aux artisanes, est devenu, au regard de la qualité des produits réalisés, un label artisanal, véhiculé par les riches motifs et dessins mettant en exergue un génie sémiotique, alliant authenticité et modernité, que seules les artisanes chevronnées peuvent décoder et interpréter.

La broderie traditionnelle constitue aussi bien une source de fierté qu’un répertoire, usant de produits divers et de différentes formes et tailles, pour graver des signes et décors reflétant des aspects des us et de traditions, leur donnant un plus de beauté.